- Le chêne liège:
Les peuplements à base de chêne liège (Quercus suber) sont observés dans la forêt de Bab Azhar, dans la partie occidentale du Parc. La suberaie de Bab Azhar est considérée comme l’une des plus belles de l’Afrique du nord. Ses peuplements sont variés et constitués par des futaies généralement fermées et âgées. Ils sont globalement bien conservés, les délits y sont limités.
La totalité de la suberaie sert à la production de liège. Tous les arbres sont démasclés et à des hauteurs parfois très élevées vu leur vigueur. Tous les douze ans, le liège est récolté et au cours de sa vie, un chêne donne jusqu’à six récoltes, sachant qu’il est productif jusqu’à soixante douze ans. Des arbres atteignent cent cinquante à deux cents ans d’âge. Soixante dix pour cent du liège est exporté vers des pays comme la Grèce et l’Espagne. Il est utilisé pour la fabrication des bouchons, des semelles de chaussures, pour la sonorisation, etc…
- Le chêne zeen:
Les peuplements de chêne zeen (Quercus faginea) sont peu variés et occupent les sites les plus frais et humides sur les sols les plus profonds dans la zone centrale du Parc. Ils sont l’intermédiaire entre les peuplements de chêne vert à l’est et ceux de chêne liège à l’ouest du Parc. Ils sont constitués d’arbres vigoureux qui le deviennent de moins en moins vers les hauteurs. Le couvert est presque toujours fermé. Sous ces peuplements, la lumière ne pénètre quasiment pas, ce qui explique que le sous bois est généralement absent si on exclue quelques sites où le couvert est plus ou moins ouvert.
La zénaie est globalement traitée en taillis. Cependant, de belles futaies avec des pieds à port droit et hauts de plus de quinze mètres sont rencontrés le long des oueds (Rmila, El Ghennaj, …). Les peuplements de chêne zeen sont assez bien conservés et les délits constatés sont peu importants et concernent presque exclusivement la coupe de bois vif. Nous avons vu plusieurs arbres abattus et laissés sur place. Ils ne seront transportés par les habitants qu’une fois secs pour les faire passer pour du bois gisant. En effet, le bois du chêne zeen est apprécié pour la construction des toitures notamment. Sous ces peuplements, le parcours des bêtes est peu intéressant en raison de la pauvreté de leur sous bois. Les peuplements de mélange sont constitués essentiellement de chêne vert sur le versant est du Tazekka.
- Le cèdre:
Le cèdre (Cedrus Atlantica) se situe autour du sommet du Tazekka. Les peuplements de cèdre sont denses avec de vieux et de jeunes arbres. La cédraie se régénère très bien. Elle est bien conservée et les effets de dégradation antérieure à la mise en défens ont aujourd’hui disparu.
Au sommet du Tazekka, la majorité des arbres ont une structure en table et présentent des troncs de grande dimension. Plus nous descendons en altitude, plus les peuplements sont formés d’arbres d’âges variés montrant à leur cime aussi bien des tables que des flèches. La cédraie présente d’une manière générale des peuplements homogènes mais un sous-bois très riche comportant l’essentiel de l’endémisme floristique du Parc.
- Le chêne kermès:
Les peuplements de chêne kermès (Quercus coccifera) forment des petites tâches de quelques arbres éparpillés dans le Parc. Nous le trouvons à l’état préforestier avec des pieds qui s’individualisent peu. Il est mélangé avec le pistachier (Pistacia terebintus) et le thuya. Sur le versant ouest, en plus de ces espèces, présence du chêne vert et du caroubier. Le chêne kermès y est relativement bien développé, atteignant plus de cinq mètres de hauteur.